Le portier, Reinaldo Arenas
Reinaldo Arenas, une des grandes figures littéraires d'Amérique latine, a souffert dans son corps de l'exil : après un passage en camp de redressement pour délit d'homosexualité, il a pu s'exiler à New York, où il s'est consacré à ses livres.
Cette problématique de l'enfermement et de la souffrance, on la retrouve dans ce roman, mais humanisée, magnifiée, sauvée par cette noblesse du cœur qui sanctifie tout ce qu'elle touche.
C'est avec un humour un rien délirant, terriblement caustique – bombe à désamorcer le désespoir –, parle de Juan, jeune héros du « Portier ». Celui-ci passe son existence à ouvrir et à refermer les portes d'un immeuble chic américain.
Mais cette modeste fonction se double dans son esprit d'une ambition à caractère messianique : ce sont d'autres portes qu'il souhaiterait ouvrir dans la vie de chacun, et c'est précisément pour cela qu'il se retrouvera dans une prison psychiatrique.
■ Le portier, Reinaldo Arenas, traduit de l'espagnol (Cuba) par Jean-Marie Saint-Lu, Editions Rivages Poche, 254 pages, 1990, ISBN : 2869303785
Du même auteur : Arturo, l'étoile la plus brillante - Avant la nuit - Le Palais des très blanches mouffettes - La plantation