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L'homo-érotisme à la fin du XVIIIe

Publié le par Jean-Yves Alt

La Révolution a-t-elle ignoré les sodomites ? Le Code pénal de 1791 n'incrimine plus la sodomie. Lepeletier de Saint-Fargeau, en présentant son rapport, en mai de cette année-là, dresse la liste de tous les « crimes imaginaires » que l'assemblée doit écarter. Il omet de signaler la sodomie. C'est donc dans le silence et la discrétion qu'une telle mesure a été prise.

Pourtant, des indices tendent à prouver que l'époque a sécrété un homoérotisme qui ne devait pas passer inaperçu. Dans la peinture notamment.

Le néo-classicisme permet au nu masculin de triompher. Au Salon d'août 1789 à Paris, Jacques-Louis David, grand peintre de l'époque, expose un Pâris entièrement nu face à Hélène qui, elle, est habillée. Dans son projet commémorant « Le serment du jeu de paume », David avait fait figurer nus la plupart des membres de l'Assemblée constituante.

L'homo-érotisme à la fin du XVIIIe

Jacques-Louis David – La Mort du jeune Bara – 1794

Peinture à l'huile, 118 cm x 155 cm, Musée Calvet, Avignon

La mort du jeune Barra finit de convaincre n'importe quel sceptique. Le jeune garçon nu est plus alangui que souffrant et son attitude est bien éloignée d'une vigueur révolutionnaire.

Pourtant, il est censé mourir sous les baïonnettes des Vendéens. Le tableau avait été commandé par la Convention en 1794.

Il semble donc que la période révolutionnaire voie l'éclosion d'un milieu homosensuel en prise directe avec les événements. Sièyes, Robespierre, Barras, Cambacérès, Junot sont représentatifs de cette psychologie. Une ambition et une volonté au service d'une action qui ne se satisfait pas seulement des femmes. L'appel aux armes et l'amitié guerrière.

Est-ce à dire qu'il faut chercher l'amant ?

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