À propos de l'écriture homosexuelle : point de vue universel ou particulier par Monique Wittig
« Écrire un texte qui a parmi ses thèmes l'homosexualité, c'est un parti, c'est prendre le risque qu'à tout moment l'élément formel qu'est le thème surdétermine le sens, accapare tout le sens, contre l'intention de l'auteur qui veut avant tout créer une œuvre littéraire. Le texte donc qui accueille un tel thème voit une de ses parties prises pour le tout, un des éléments constituants du texte pris pour tout le texte et le livre devenir un symbole, un manifeste. Quand cela arrive, le texte cesse d'opérer au niveau littéraire, il est l'objet de déconsidération en ce sens qu'on cesse de le considérer en relation avec les textes équivalents. »
Monique Wittig
in préface de la « La passion » nouvelles de Djuna Barnes (traduites et préfacées par Monique Wittig), Flammarion, 1982