Patrick White (1912-1990) a donné à son homosexualité, la place que dans une autre vie il aurait donnée à son amour des femmes même s'il reconnaît que l'amour au masculin n'intervient pas de la même manière dans l'existence.
De la vie il a su faire les comptes :
« Que reste-t-il ? Souvenirs - amitié - amour, si mince que soit la glace - la nourriture, si les dents le permettent - le sommeil - le noir... Aurait-ce été si différent si j'avais eu de vrais enfants ?
J'en doute...
On parvient à un point où l'on a tout possédé, et ce tout équivaut à rien. Seul, l'amour rachète. Je n'entends pas l'amour au sens chrétien. Répandre ce qu'on tient pour de l'amour chrétien, sans distinction, sur l'humanité tout en entière, est en fin de compte aussi inefficace et aussi destructeur que la violence et la haine.
[...] Quand je dis l'amour rachète, j'entends l'amour partagé avec un être, pas forcément d'ordre sexuel, si séduisante que puisse être la sexualité.
[...] Dans ma vie j'ai connu beaucoup plus de femmes admirables que d'hommes. »
Patrick White
■ in Défauts dans le miroir, Editions Gallimard, Collection Du monde entier, 1985, ISBN : 2070265676