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La nuit où l'on prit un iguane, une nouvelle de Tennessee Williams

Publié le par Jean-Yves Alt

Miss Edith Gelkes, contrainte par une crise nerveuse à quitter l'enseignement du dessin est descendue dans un hôtel d'Acapulco. Tennessee Williams nous la présente ainsi :

« Elle unissait son goût pour la peinture avec son amour des voyages, en essayant d'échapper à la neurasthénie par la distraction qu'offrent toujours les nouveaux amis dans de nouveaux endroits. »

Les clients du Costa Verde, où elle réside, sont deux écrivains qu'elle épie sans cesse, cherchant à comprendre de quoi leurs vies sont faites et quel lien les unit. Le drame de sa vie à elle est celui de nombreux autres personnages des pièces ou des nouvelles de l'auteur américain, une atroce solitude provoquée dans le cas présent par une incapacité à aller, dans ses relations avec les hommes, jusqu'à l'acte sexuel.

Une nuit, les enfants des propriétaires capturent un iguane qu'ils attachent non loin de la chambre de Miss Gelkes. Le bruit de l'animal qui se débat l'empêche de trouver le sommeil. Alors, au milieu de la nuit, en même temps que les liens de l'animal seront brisés par une main mystérieuse, ceux de Miss Gelkes le seront aussi. Elle connaîtra une brève, mais décisive jouissance avec l'un des deux autres pensionnaires du Costa Verde.

Tennessee Williams conclut :

« L'animal enchaîné avait trouvé le moyen de s'enfuir. Etait-ce la volonté de Dieu qui avait permis cette délivrance ? (...) Peu importe, l'iguane était parti (...) Oh comme il devait se sentir soulagé ! Et Miss Gelkes aussi était soulagée... »

■ in "Le boxeur manchot", Editions 10/18, 1996, ISBN : 2264004045, (pages 216 à 251)


Lire aussi sur ce blog :

- Le masseur noir

- Malédiction

- La statue mutilée

- Sucre d'orge

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