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Psychanalyse de comptoir, à propos du film de François Ozon, « Les Amants criminels » par Carlos Pardo

Publié le par Jean-Yves Alt

La mort et le cul, il n'y a rien d'autre pour un réalisateur, déclare […] François Ozon, auteur des Amants criminels (1999), film inspiré d'un fait divers. Un nouveau meurtre raciste, filmé dans un hilare bain de sang, sert de point de départ à un conte de fées affligeant.

Fuyant son forfait, le jeune couple de meurtriers est vite séquestré, tels Hansel et Gretel, par un ogre des forêts. Enchaînés, affamés, enfermés dans une cave infestée de rats, ces pauvres amants sont menacés par le cannibalisme du kidnappeur. Tout est, ici encore, sexuel. François Ozon se veut le cinéaste de la transgression. Après avoir convoqué Charles Laughton, les frères Grimm et Walt Disney, le réalisateur n'hésite pas à recourir à une psychanalyse de comptoir. L'ogre viole le garçon mais lui révèle ainsi son homosexualité refoulée, cause de sa pulsion meurtrière. A travers une série de flash-back d'une légèreté pachydermique, le spectateur apprend qu'à l'origine du mal se trouve la femme, attirée par le jeune beur qu'elle a préféré tuer.

Carlos Pardo*

■ in « Des films français fascinés par le sordide », Le Monde Diplomatique (extrait), février 2000

* Journaliste et cinéaste

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