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Avec James Purdy, fascination de la blessure et du sang…

Publié le par Jean-Yves Alt

Dans Chambres étroites, le héros Roy Sturtevant a un rapport presque amoureux avec le sang. Sadisme ? Cruauté ? Sans doute. Mais il n'y a pas là simplement une tendance à se montrer cruel, mais un style, une tension, une manière incisive et crue d'infliger au lecteur une blessure qui ouvrira sa conscience.

« Il fit une espèce de brève prière délirante ; du moins ferma-t-il les yeux et laissa-t-il certains mots crépiter et tonner hors de ses lèvres blanches ; puis, rejetant la tête en arrière avec (à son regret) une expression soudaine d'admiration pour la façon dont il avait fait ressembler son physique à celui d'une statue romaine, grâce à un incessant et dur labeur corporel dans sa maison, sa ferme, ses pâturages et ses bois (c'était son corps, après tout, qui avait tourné la tête à Brian McFee et avait fini par être l'instrument de sa mort), il taillada ses bras pervers qui avaient joui du poids du pompiste ; une fois qu'ils saignèrent bien comme il voulait, il se taillada les pieds et leurs veines pour avoir admiré les pieds nus de Sidney De Lakes, puis taillada la chair qui lui recouvrait le cœur, parce qu'en dépit de toutes ses mises en garde, son cœur avait continué d'aimer et d'adorer son mortel ennemi. »

James Purdy

■ in James Purdy, Chambres étroites, éditions Persona, 1983, p.101

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