Pour ou contre l'internat ? (1/2)
« Qu'on ne dise pas que c'est une pépinière de mauvais germes, un séminaire néfaste de principes mauvais qui ne manqueront pas de fructifier ensuite. Ce n'est pas l'internat qui fait la société ; l'internat la reflète. La corruption qui y est florissante vient de l'extérieur. Les caractères qui y triomphent portent en entrant le passeport du succès ; comme ceux qui s'y perdent, la marque de la condamnation. » (1)
Ainsi s'exprime le Dr Claudio, éminent professeur, au collège de l'Athénée, dépeint en 1888 par Raul Pompéia, romancier brésilien qui se souvient de cette jeunesse enfermée.
Pour ou contre l'internat ? Le narrateur ne tranche pas : ces années-là l'ont marqué. Malaise absolu d'une adolescence confrontée à un milieu inacceptable, mais aussi premiers pas douloureux pour une vie d'homme.
Le point de vue énoncé par le Dr Claudio est celui de l'institution. Il justifie le système jusque dans ses tares. Faut-il le souligner, l'internat, le pensionnat n'est pas le vert paradis des amours enfantines. Lieu de violence, on y surveille, on y punit…
(1) in L'Athénée, chronique d'une nostalgie, (1888), Raul Pompéia, éditions Ombres, 1989, ISBN : 2905964227