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Mon regard sur une peinture de saint Sébastien de la cathédrale de Strasbourg

Publié le par Jean-Yves Alt

Il n'y a sans doute pas, sur la terre, de désespoir plus absolu que de mourir sous la torture car l'humanité se trouve alors totalement bafouée, néantisée.

Telle est l'idée force que je lis dans ce saint Sébastien de la cathédrale de Strasbourg.

Les archers-bourreaux ont été d'une telle maladresse – ou alors, ils ont un tel de degré de perversité – que de tous les impacts des flèches, aucun n'est mortel.

Tableau avant tout d'une torture d'où ce surcroît de souffrance que je ressens face à cet homme qui n'est saint que par la présence de son auréole.

Si l'homme est retenu debout par des liens, il n'est pas défaillant. Il ne penche pas même vers la mort : l'agonie lente n'est pas suggérée ; seulement la barbarie des bourreaux et son inadéquation à renverser le déroulement des événements.

Saint Sébastien – Revers d'un panneau de retable – deuxième quart du XVIe

Huile sur bois, cathédrale de Strasbourg

Ce Sébastien est un homme du commun : aucune beauté antique chez lui. Il se présente comme un homme qui a d'abord cru au partage et qui ne regrette rien de ses choix. Il a aspiré à un autre monde terrestre et découvre maintenant que même les rêves, à la longue, peuvent tuer.

Ce tableau descend en moi, au plus profond, dans ces espaces secrets où adviennent les seuls motifs qui mènent ma vie.

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