La marque du temps par Nicholas Nixon
Le matériel utilisé par le photographe permet d'obtenir, par contact direct avec un négatif de grand format, une image remarquable de précision qui crée une présence hallucinante.
L'optique de l'appareil photographique est semblable à celle d'un microscope qui permet de découvrir un monde insoupçonné.
Un de ces mondes est celui de la transformation des corps, voire de leur décomposition invisible.
Nicholas Nixon montre l'action du temps sur la chair : les vieillards de l'hospice de Boston paraissent se situer au-delà ou en deçà de l'humain. Ils semblent avoir rejoint un monde d'avant l'apparition de l'homme.
Nicholas Nixon – Vieillard de l'hospice de Boston – 1985
Photographie noir et blanc, tirage argentique, 20 cm x 25 cm, Frac Lorraine
Si le développement embryonnaire reproduit les étapes traversées au cours de l'évolution des espèces, le corps dans son involution, son irrémédiable dégradation, semble effectuer un parcours inverse. Les visages se parent d'une peau reptilienne.
Si la lumière révèle, elle ne permet pas de résoudre l'énigme de l'origine, origine supposée unique de tous les êtres vivants. Nicholas Nixon interroge la vie, mais la précision de ses images trouble, elle heurte less certitudes et renvoie à notre irrémédiable condition de mortel.