Le sacre du corps par le photographe Toni Catany
Sur ce corps raidi, aussi multiforme et varié qu'un paysage, le photographe, Toni Catany, a joué avec la lumière et a essayé de capter, ce qu'il pouvait offrir.
Avec sa poitrine gonflée, ce corps sans visage apparaît glorieux, comme en élévation, tendu à l'extrême, bandé tel un arc.
Il a un côté statuaire antique.
J'attends que jaillisse quelque chose de cette magnificence, qui se heurte à ma discrétion, à ma pudeur : c'est peut-être dans cette distance que s'opère en moi cette véritable magie.
Toni Catany – Soñar en dioses n°87 – 1988
Photographie, tirage au gélatino-bromure d'argent, 68cm x 47cm
S'agit-il vraiment comme l'invite le titre de cette photographie, Soñar en dioses, de rêver avec les dieux ou de rêver des dieux ? Car comme Nietzsche, je pense que tous les dieux doivent mourir [La naissance de la tragédie – 1872].
En donnant à voir le triomphe d'un homme conquérant, mimant les dieux, Toni Catany m'indique l'inéluctable de ma propre mort.