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Raffinement par Rogier Van der Weyden

Publié le par Jean-Yves Alt

Un mur gris, une tenture rouge, un sol pierreux. Décor minimal pour entrer dans ce tableau.

Comment me situer par rapport à ce Christ en croix (que j'isole ici volontairement de la partie gauche du diptyque) ?

L'homme-Dieu, semble endormi dans la paix. Il ne montre aucune souffrance ; son corps est magnifiquement humain. Pense-t-il déjà à son nouveau royaume ?

Le rouge de la tenture m'évoque le sang versé que Rogier Van der Weyden a choisi de ne pas représenter en dehors de quelques touches près des blessures. Cette tenture rouge me rappelle aussi que le Christ est sur le point de rejoindre sa royauté. Rouge de la souffrance et de la gloire.

Mon trouble devant ce Christ vient de son périzonium (linge qui couvre ses reins) : si sa présence est traditionnelle dans l'histoire de la peinture, son modelé en forme d'hélice suggère la présence d'un souffle (faut-il y voir celui de l'Esprit ?).

Rogier Van der WeydenDiptyque du calvaire (volet droit) – vers 1464    

Peinture à l'huile, Musée de Philadelphie (Etats-Unis)

Ce linge, en conférant un dynamisme à ce corps inerte, renvoie à l'extraordinaire raffinement de cette peinture.


Le Diptyque du Calvaire, fruit d'une intense méditation de la Passion du Christ, est la dernière œuvre de Rogier Van der Weyden : un testament ?

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