La princesse qui aimait les chenilles par René de Ceccatty
Six contes librement adaptés qui surgissent du fonds populaire japonais.
Connaissez-vous les kappas, sortes de gnomes qui ont la propriété d'anéantir leurs victimes en suçant leur force vitale par l'anus ?
Connaissez-vous le récit de ce vieux Hôichi qui raconte la fin de l'enfant empereur que la mère emporte sur son ventre au fond des eaux pour le soustraire à la vengeance des ennemis. Aveugle, Hôichi suit une voix qui le conduit près des tombes où il raconte à des fantômes l'histoire héroïque et légendaire.
Fantômes, villages de vieillards où les enfants naissent d'un coquillage, hommes sans visage, enfants perdus, monstres de la nuit, princesses solitaires : tout le monde enchanteur et inquiétant des rêves anime ces pages.
Ces contes, remarquablement mis en français, gardent leur originelle saveur ; ils sont aussi les témoins d'une civilisation étrangère mais qui, par ses obsessions majeures, ses peurs exorcisées (cf. l'admirable Femme des neiges où une source permet l'éternelle jeunesse, mieux encore dont l'eau redonne la jouvence !) rejoint les grands thèmes qui hantent toutes les civilisations.
Claude Lochu a illustré les contes d'admirables dessins en couleurs qui ne sont pas des images à la française mais de véritables chefs-d'oeuvre d'art japonais, dans l'esprit de l'estampe traditionnelle.
La princesse qui aimait les chenilles réunit un écrivain japonais, un écrivain français et un dessinateur français (tous les deux fascinés et imprégnés de culture japonaise). Ce trio de l'amitié a réussi un superbe livre tant sur le plan littéraire que sur le plan artistique.
■ La princesse qui aimait les chenilles. Contes japonais réunis et racontés par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Illustrations de Claude Lochu, Editions Hatier, 1987, ISBN : 2218078589
Du même auteur : Une fin - L'extrémité du monde - L'or et la poussière - Esther - L'étoile rubis - Babel des mers - Violette Leduc, éloge de la bâtarde