Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les saisons du plaisir, un film de Jean-Pierre Mocky (1987)

Publié le par Jean-Yves Alt

"Les saisons du plaisir", même s'il fait plus penser à un super-show télévisé qu'à un film, a au moins le mérite, de n'être ni bêtifiant ni gnangnan. Réunissant une escouade de comédiens (un peu à la manière d'une émission de variétés), il entend distiller un comique bête et méchant qui n'épargne quasiment personne.

Seuls peut-être, Charles Vanel et Denise Grey, en couple de centenaires encore alertes, passent entre les flèches empoisonnées du réalisateur, et même l'aident à en décocher de cruelles.

Le scénario est un exemple de minceur : le vieux couple, qui est à la tête d'une grosse entreprise de parfums, reçoit dans son château provincial les successeurs potentiels à l'occasion d'une fête annuelle.

Non loin, une centrale nucléaire menace régulièrement la région. Le bruit que la succession est ouverte déchaîne les rivalités : les postulants s'acharnent les uns sur les autres avec les arguments les plus bas, au sens propre comme au figuré.

INVENTAIRE :

- Jacqueline Maillan, à moitié nue en petite fille de soixante ans, est la plus étonnante de cette gâterie des fantasmes. Fille du couple centenaire, elle s'excite en cachette avec son minitel pour compenser les défaillances de son mari.

- Jean Poiret cherche les minettes, tandis que sa compagne se satisfait avec une sensuelle domestique.

- Dragués par Sylvie Joly frustrée, Richard Bohringer et Bernard Menez préfèrent la révélation des amours entre hommes derrière un rocher.

- Bernadette Lafont interdit à sa fille d'approcher les garçons ; on apprendra qu'elle se fera plaisir en essayant elle-même les jouvenceaux qui soupirent après la jeune vierge.

- Roland Blanche aligne les billets de 500 F, et le sort veut qu'il montre à tout le monde qu'il est monté comme un âne.

- Quant à Darry Cowl, il lorgne sur un jardinier, fils d'immigrés qui sent bon l'exotisme et le danger.

Les pédés comme les autres en prennent plein la gueule devant la caméra du vilain Mocky.

C'est parfois amusant, c'est vrai, mais pour le cinéma, on repassera.

Commenter cet article