Nijinsky, un film d'Herbert Ross (1980)
La vie du célèbre danseur russe et comment il parvint au sommet de son art.
Le film débute à Budapest, en 1912. Serge Diaghilev, qui rentre d'Angleterre, y retrouve Vaslav Nijinsky légèrement souffrant, et une des premières scènes du film nous montre les deux hommes s'embrassant tendrement.
Il faut l'avouer, l'homosexualité de Diaghilev (Alan Bates) et Nijinsky (George De La Pena) y est abordée avec une certaine honnêteté. La rupture des deux amants est restituée dans toute son ambiguïté. Quant à Alan Badel, mécène des Ballets Russes, il cristallise dans son personnage du Baron de Gunzburg les clichés de la folle vieillissante.
Nijinsky, le film, n'est pas seulement l'histoire d'un ballet. L'époque éblouissante des Ballets Russes de Diaghilev sert de toile de fond, et le cinéaste raconte le drame de ce fantastique danseur, son succès, sa tragédie, le conflit entre l'homosexualité et l'hétérosexualité qui plonge les protagonistes, Nijinsky, sa femme Romola et Diaghilev dans la douleur et le désarroi.
Alan Bates campe Diaghilev avec autorité et suprême intelligence. A ses côtés, George de la Pena, choisi pour être Nijinsky bien que ne lui ressemblant pas physiquement, la vingtaine, beau, excellent danseur réussit à convaincre.
Personnellement je regrette que le film ne décolle pas, tout alourdi qu'il est par la mise en scène d'une facture très classique, linéaire : il manque à cette mise en scène la démesure et la densité du personnage-légende Nijinsky.
Restent la luxuriance du décor et la minutie de la reconstitution historique. Ce n'est déjà pas mal.