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Reliquaire Kota

Publié le par Jean-Yves Alt

L'apparente simplicité des arts dits premiers devient, à la longue, déconcertante. Comme si, habitués que nous sommes à un haut degré de complexité, à une élaboration presque technique de l’œuvre d'art, nous nous trouvions devant eux dépossédés de nos ressources mentales et amenés sur un autre terrain : celui de la seule et pure émotion.

Emotion physique, bien sûr, mais pas seulement. Il y a en eux comme la manifestation, la concrétisation de toutes nos hantises, nos joies, nos souffrances, nos désirs.

Objet fétiche, objet sacré, objet secret, l'œuvre d'art africaine est en prise directe avec le vécu quotidien.

Cette statuette KOTA est pour moi un des objets les plus remarquables des arts premiers. Elle était fixée au reliquaire du fondateur de la tribu et était plus ou moins exécutée d'après sa physionomie. Venus du Cameroun, les Bakote émigrèrent vers le Congo au XVIIe-XVIIIe siècle. Ce déplacement Nord-Sud entraîna de nombreux contacts qui firent évoluer la statuaire vers ce qu'on peut nommer le baroque Kota.

Seule la tête est figurée. Le reste du corps est un losange de plus faibles dimensions qui sert à rattacher l'objet au panier en vannerie des reliques. Figure en deux dimensions, cette statuette Kota est une planche en bois sur laquelle sont fixées, à l'aide d'agrafes, des feuilles de cuivre et de laiton.

Parfois, sur d'autres modèles, certaines parties du visage sont réalisées avec de fines lamelles de métal serrées les unes contre les autres. (Cliquer sur l'image pour découvrir une autre statuette Kota) Convexes ou concaves, avec ou sans front, sobres ou finement ciselées, ces statuettes, aux apparences si schématiques, recèlent un incomparable pouvoir expressif.

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