Signes évocateurs chez Van Gogh
Que de sensations s'éveillent en moi devant ce paysage végétal et minéral : tactiles, climatiques, sonores…
Par un procédé qui lui est très personnel, Van Gogh envahit mon regard d'une multitude de petits signes graphiques nets, variés, ténus, piquants, cassants…
Leurs formes, leur organisation m'accrochent, me retiennent, m'orientent…
Ainsi mon regard évolue lentement, il trébuche parfois sur ce chemin caillouteux que Van Gogh m'oblige à suivre pour parvenir à l'ombre des pins agrippés au sommet du rocher.
Vincent Van Gogh (1853/1890) – Les rochers de Montmajour
Estampes, Bibliothèque Nationale, Paris
Les roches saillantes, brillantes de lumière, dirigent mon regard vers le haut du dessin. Le ciel et la terre, silence et craquements : cette sensation de paysage insoumis, sec et nerveux, je la ressens avec d'autant plus d'acuité que le ciel vers lequel mes yeux se dirigent – attirés par quelques oiseaux en vol – est particulièrement limpide, léger, silencieux et me procure une sensation vertigineuse d'espace.
Ce simple contraste suffit à me donner une impression de couleur bien que ce dessin soit en noir et blanc.