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Van Dyck ou l'impossible impassibilité de l'être

Publié le par Jean-Yves Alt

Figé ? Immobile ? Il s'agit bien sûr d'un portrait peint. Nous ne sommes ni devant un miroir, ni au cinéma. Et pourtant.

Sous le pinceau d'Antoon Van Dyck (1599-1641), Virginio Cesarini semble tellement vivant : il est représenté dans une curieuse position, à demi retourné sur son siège. Comme brusquement interpellé par un mystérieux interlocuteur placé en dehors du cadre.

Qui appelle donc ce jeune aristocrate romain en costume de jésuite ? La Mort sans doute.

Van Dyck a représenté Virginio Cesarini avec un corps frêle et des joues maigres. Membre de l'élite savante de son temps, ami et éditeur de Galilée, très lié au futur pape Urbain VIII, cette belle tête qui allie la foi, les arts et la science était promise à un brillant avenir.

Anthony Van Dyck – Portrait de l'écrivain Virginio Cesarini – 1623

Huile sur toile, 104cm x 86cm, Musée de l'Ermitage de Saint-Petersbourg

Malheureusement poitrinaire, Virginio Cesarini s'éteignit à 28 ans. Van Dyck le rend dans sa fragilité et sa fugacité, comme épuisé par les veilles d'étude et miné déjà par la maladie. Ce faisant, il s'impose comme un grand peintre capteur de moments transitoires.

D'après Le Figaro, extrait de l'article « Les dix tableaux qu'il faut avoir vus », Valérie Duponchelle, Adrien Goetz, Eric Bietry Rivierre, 10 novembre 2008

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