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Sur le bavardage

Publié le par Jean-Yves Alt

«Le bavard [...] au cas où le propos tomberait sur quelque chose où il pourrait s'instruire ou s'enquérir de ce qu'il ignore, le repousse et le rejette, incapable de lui donner la plus humble contribution par son silence : il préfère tourner en rond et ramener les propos vers ses rhapsodies éventées et rebattues.»

Le platonicien Plutarque, qui avait dû côtoyer trop de consultants et autre vase communicant, savait que le malheur n'est pas de ne pouvoir s'exprimer, mais d'être incapable d'écouter. Après quelques observations pratiques (tout le monde s'enfuit à l'approche d'un bavard), il propose un remède : discuter avec soi-même et par écrit, car «en se battant fictivement et en criant avec son stylet», celui qui a la logorrhée purulente «se dispose à devenir chaque jour plus tolérable à son entourage». On peut aussi «fréquenter des hommes meilleurs et plus vénérables : le respect de leur jugement donnera l'habitude du silence».

Libération, Eric Loret, vendredi 26 mai 2006

Sur le bavardage, Plutarque, Editions Rivages/Poches, mai 2006, ISBN : 2743615354

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