Sebastiane, un film de Derek Jarman (1976)
ou le martyre de San Sébastien
Des intrigues conduisent l'Empereur Dioclétien à persécuter les chrétiens qu'il tolérait jusqu'alors. C'est pendant une fête célébrant le 20e anniversaire de son règne que son favori, le capitaine des gardes Sébastien, connaîtra le début de son martyre.
Après les danses rituelles, on propose, pour terminer joyeusement la soirée, d'accuser un jeune page d'être chrétien et d'ordonner sa décapitation. Sébastien proteste avec une telle vigueur contre cette ignoble forfait qu'on le soupçonne de protéger les chrétiens. Il perdra son rang et sera éloigné du palais.
Pendant son exil, Sébastien se lie d'amitié avec Justin le seul soldat qui ne l'humilie pas. Dépité, semble-t-il, de se voir préférer un inférieur, le centurion Séverus soulèvera ses hommes contre Sébastien dont on décidera le supplice et la mort.
A travers «Le martyre de San Sébastien», Derek Jarman étudie la nature de l'homme, son ambivalence sexuelle.
Ce n'est pas une considération morale sur l'homosexualité qui ici est « naturelle ».
L'identification sexuelle du sanguinaire centurion Séverus par exemple, c'est l'amour refoulé qu'il éprouve pour ce «Christ-Apollon».
Il y a aussi les sentiments amour-haine entre les hommes parqués entre eux et leur prédilection pour les jeux sado-masochistes.
Au sujet de la mort de Sébastien peu d'éléments authentifient la légende selon laquelle il aurait été la cible vivante de jeunes archers. Le film se réfère donc à l'imagination des peintres de la Renaissance qui représentent le martyr attaché, le corps transpercé de flèches.
Les décors sont sobres, le maigre budget du réalisateur ne lui permettait pas une reconstitution fastueuse de l'Empire Romain. Les dialogues ont la particularité d'être en latin avec un accent anglais !
Du même réalisateur : Edward II – Caravaggio – Blue