Grâce enfantine par Bernard Faucon
Dix jeunes garçons dorment sur une grande literie, lovés dans un léger duvet blanc. Seuls les bustes nus dépassent ; corps d'enfants fragiles, à la chevelure blonde ou brune, poings serrés, bras tendus.
Lentement, face à une lumière qui semble irradier de partout, hors du cadre de l'écran, dans son espace étroit, ils s'éveillent et se redressent, subjugués par un spectacle que ne peut percevoir le spectateur.
C'est un peu comme si le grain de la lumière et celui des épidermes enfantins partageaient le même secret, la même contemplation, la même texture intime.
Bernard Faucon – Parco 1, 2 et 3 – 1991
Tout est dit en trois photographies. L'œil s'immisce dans les interstices de ces images où l'amour du corps enfantin déploie sa sensualité, dévoile son charme.
En fait c'est toute l'histoire de chacun qui resurgit : histoire du corps et du non-dit, de l'interdit et du tabou, du désir et de la culpabilité, de la sexualité enfantine et de son rejet de la vie sociale.