Ernesto, un film de Salvatore Samperi (1979)
D'après le roman d'Umberto Saba (1954), le réalisateur conte en images parlantes l'histoire, à la fin du XIXème siècle, d'un jeune italien à problèmes, Ernesto (Martin Halm) qui veut devenir violoniste de concert.
D'un modeste milieu juif, il a grandi d'un père et d'une mère concubins. Son oncle ayant perçu la différence d'Ernesto, il lui paie une prostituée, mais ce sera l'échec.
D'autre part, ayant essayé de conquérir sans grande envie une petite élève de son cours, le jeune homme est amoureux fou d'un jeune ouvrier – Michele Placido – qui se refuse d'abord.
Et c'est au moment où, enfin consentant, le ragazzo lui cède, qu'Ernesto, si l'on peut dire, « redresse » le gouvernail. En fait, Ernesto craint un destin conditionné par ses goûts, une vie vouée au mensonge.
Il faut ajouter qu'Ernesto s'est rendu compte, lors d'une expérience peu réussie avec un garçon coiffeur, que dans la relation homosexuelle il y a du bon et du mauvais.
Salvatore Samperi observe tout cela avec acidité, drôlerie, évitant la caricature délibérée, et une certaine chaleur humaine. La fin du roman (inachevé) était optimiste. Le film l'est moins.