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De la psyché humaine avec Marcela Iacub : Bêtes et victimes et autres chroniques de Libération, Marcela Iacub

Publié le par Jean-Yves Alt

Marcela Iacub s'interroge dans « Bêtes et victimes et autres chroniques de Libération » sur la façon dont la loi se mêle de nos passions, notamment en matière de sexualité. [1]

Ainsi évoque-t-elle une récente proposition de loi sur les violences conjugales, dans laquelle on intégrerait la « violence psychologique ». L'auteur se demande avec raison où commence celle-ci. « L'amour, surtout lorsqu'il se présente dans sa version passionnelle, ne voisine-t-il pas avec une forme de violence psychologique ? Cette forme d'amour, que notre culture considère comme le plus grand bonheur de la vie, ne se présente-t-il pas comme une sujétion, comme un non-choix, comme une fatalité ? ».

Les mêmes législateurs avaient déjà inventé, à propos du harcèlement moral, le délit de sujétion psychique. Verra-t-on bientôt les traumatisés de l'amour déposer des plaintes contre celle ou celui qui les a rendus malheureux et réclamer des dommages-intérêts ?

En Amérique, un garçon de vingt-trois ans a été accusé de viol envers sa petite amie qui en avait quinze. Aucun refus, aucun acte de force ou de menace ne put être prouvé ; le juge considéra cependant que la jeune fille était « psychologiquement vulnérable à l'égard de l'accusé » en raison de la différence d'âge et du fait qu'elle en était amoureuse.

Autant de symptômes d'une étrange passion qui s'est emparée de notre société : vouloir nettoyer la psyché humaine de ses paradoxes, de ses bizarreries, de ses excès. Que resterait-il de l'être humain s'il n'était pas accroché à des hantises, ennemi de soi-même, possédé de désirs troubles, un peu tordu, en somme ?

[1] Bêtes et victimes et autres chroniques de Libération, Marcela Iacub, Éditions Stock, mai 2005, ISBN : 2234057558

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