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Laidlaw de William McIlvanney

Publié le par Jean-Yves Alt

Une jeune fille a été tuée après avoir été brutalement sodomisée. Scotland Yard, la pègre et un père avide de vengeance recherchent l'assassin.

Tous veulent retrouver et punir le meurtrier, le «monstre» sans aveu qui indigne et terrorise la très puritaine Glasgow.

L'inspecteur Laidlaw mène son enquête en solitaire, ce n'est pas un redresseur de tort ; simplement un flic fatigué qui garde encore sa foi en l'humanité mais qui se méfie des hommes. Pour distraire ses enfants, il sait inventer des histoires horrifiantes, mais il sait bien que les monstres dans la réalité n'existent pas. S'il traque l'assassin, c'est davantage pour le soustraire à la vindicte populaire que pour faire justice.

Plus proche de Maigret que de Sherlock Holmes, Laidlaw préfère fouiller les consciences qu'interroger des listes et élaborer des statistiques.

Laidlaw pose des questions, contacte les indics, et peu à peu, au travers des témoignages qu'il a recueillis, voilà que le «monstrueux assassin» prend une consistance humaine : Tommy est un jeune homosexuel, un enfant perdu dans la grande ville, bouleversé par le souvenir de l'acte qu'il a commis.

Laidlaw, le personnage de McIlvanney, captive parce qu'il rompt les poncifs habituels du polar. Alors que l'inspecteur Derrick observe le monde et éclabousse les écrans de sa bonne conscience, Laidlaw interroge tout le monde, les suspects, le lecteur et lui-même.

Ses questions n'appellent pas toujours une réponse, mais elles sont autant de coups de griffes qui déchirent nos certitudes.

■ Laidlaw de William McIlvanney, éditions Rivages/Noir, 1987, ISBN : 2869300670

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