Figures humaines dans la peinture du Caravage
Les figures humaines présentes dans les œuvres du Caravage (Michelangelo Merisi, dit le) sont, très souvent, seulement associées à son homosexualité : on présente alors de jeunes éphèbes, torse nu et bouche entre-ouverte.
Pourtant, à partir de la fin des années 1590 (il a 25 ans environ), il va peu à peu abandonner, ce registre basé sur la mythologie festive et bachique pour se consacrer à la Bible (les deux Testaments) et à des représentations beaucoup plus sombres et dramatiques.
Dans ces dernières œuvres, les adultes représentés sont pour le moins peu avenants : les femmes sont plus de l’ordre de l’irréalité alors que les hommes sont franchement repoussants.
Seuls les jeunes hommes gardent cette part de désirable qu’ils avaient déjà dans les premières peintures. Comme si dans «le monde» du Caravage, les hommes jeunes sont obligatoirement féminins et les plus vieux confinés à la laideur. Un peu à part, les femmes devenues mères accèdent au statut de «saintes».
Pour sa propre représentation, le Caravage n’a pas hésité à faire varier ses autoportraits, en s’appropriant la dégénérescence de son propre visage. Il va même jusqu’à se représenter, à 37 ans, sous les traits effrayants d'un «Goliath» décapité.
Façon de conjurer une certaine part de narcissisme ?