Le pouvoir dans la figure de Pharaon
Quand on regarde le portrait d’un grand monarque, on cherche parfois à retrouver les éléments concrets de son pouvoir et de son charisme (comme on aimait au XIXe siècle repérer sur le visage des grands criminels les traits physionomiques du mal).
Concernant les pharaons, on risque fort d’être déçu à vouloir regarder ainsi leurs portraits : ils sont représentés très souvent avec un cou large, un visage rond, des yeux très ouverts exprimant un regard souvent vide et un air poupin de sorte que les traits les plus expressifs s'effacent un à un à la surface du visage gonflé, à l'exception toutefois de la bouche qui conserve son énigmatique demi-sourire délivrant un message d'incertitude.
Pour être plus précis, le faciès des statues égyptiennes s’affine de siècle en siècle pour atteindre à la XVIIIe dynastie la féminité d’Aménophis III, la maigreur osseuse d’Akhenaton (voir image), le port altier de son épouse Néfertiti, la finesse adolescente de Toutankhamon - faciès qui, dès la dynastie suivante, enfle et s’élargit à nouveau.
Il me semble que le pouvoir de Pharaon n’est pas à rechercher dans son regard mais dans son menton qui dégage un mépris pacifique, une assurance tranquille, une autorité naturelle absolue.