Sur saint Sébastien (2/3)
« Les spectacles lascifs d'hommes [nus] peuvent contaminer l'esprit des femmes. C'est pourquoi on fait à saint Sébastien, quand il est attaché à son arbre et criblé de flèches, les membres tout colorés et couverts du sang de ses blessures :
car il ne faut pas qu'il se montre nu, beau, charmant et blanc comme il l'était, et comme le peignit jadis Fra Bartolomeo qui le fit si beau et si lascif que les femmes et les jeunes filles qui allaient à confesse le voyaient et en tombaient amoureuses avec la plus grande ardeur ; si bien qu'il fallut l'ôter de l'église et l'envoyer à François, roi de France. »
Giovanni Paolo Lomazzo
■ extrait de « Le corps fictif de Sébastien » par Daniel Arasse, in Le Corps et ses fictions, sous la direction de Claude Reichler, Editions de Minuit, Collection Arguments, 1983, ISBN : 2707306479, page 63
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