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Dans l'ordre des choses et pourtant par Didier Cornaille

Publié le par Jean-Yves Alt

« Oui, mon grand-père, il était paysan. Et même petit paysan, je n'ai pas peur de le dire, moi. Il est mort il y a trois mois, mon grand-père. Je ne vous en ai rien dit parce que ça ne regardait que moi. Perdre son grand-père, c'est à la fois presque normal, prévisible, et pourtant insoutenable.

Il faut s'y attendre, c'est dans l'ordre des choses, mais quand ça arrive, on se rend compte qu'on n'avait rien prévu du tout, qu'on ne s'était pas le moins du monde préservé. On ne se préserve pas contre la peine de la perte d'un être si cher. J'avais une véritable adoration pour mon grand-père. Je crois qu'il me le rendait bien. Je passais toutes mes vacances chez lui. Il m'a tout appris de la campagne et de son métier. Quelques jours après sa mort, j'ai su qu'il m'avait légué sa ferme. Tout : la maison, les bâtiments, les champs, les prés. Depuis trois mois, je ne pense plus qu'à ça. C'est devenu comme une obsession. »

Didier Cornaille

■ in Les gens du pays, Didier Cornaille, éditions Albin Michel, 2005, ISBN : 2226159770, pages 108/109

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