L'homophilie comme pratique normale de la sexualité humaine et l'homosexualité comme minorité par Paul Veyne
« Vivre avec un homme, préférer les garçons aux femmes... c'est une question de caractère, de complexe d'Œdipe et de tout ce qu'on voudra, et ce n'est sûrement pas le cas majoritaire, ni d'ailleurs très minoritaire. » (1)
Paul Veyne
À travers cette lapalissade, il y a le désir d'évoquer, sinon de désigner l'origine d'une vérité sexuelle essentielle à chacun : autrement dit, Paul Veyne explique que tout le monde - à peu près - « peut avoir des relations physiques avec son propre sexe, et avec plaisir », mais qu'un hétéro n'en devient pas pour autant homo. Ce n'est pas certes ce qu'il écrit, mais ce que sa démonstration implique. Ainsi, si l'homophilie est revendiquée comme une pratique normale de la sexualité humaine, l'homosexualité serait reléguée à une minorité, si importante soit-elle.
(1) in Communications n° 35 - Sexualités Occidentales, éditions du Seuil, 1982