Daniel Guérin et la fraternité virile
« Si elle s'appuyait sur de vastes lectures, ma vue en direction du socialisme n'était pas objective, d'ordre intellectuel. Elle était bien plutôt subjective, physique, issue des sens et du cœur. Ce n'était pas dans les livres, c'était en moi, d'abord, à travers les années de frustration sexuelle, et c'était au contact de jeunes opprimés que j'avais appris à haïr l'ordre établi. La quête charnelle m'avait délivré de la ségrégation sociale. Au-delà des beaux torses durcis par l'effort et des pantalons de velours, j'avais recherché la camaraderie. C'était elle que j'espérais retrouver au centuple dans le socialisme. Une fraternité virile, comme virile est la Révolution... »
Daniel Guérin
in « Un jeune homme excentrique », éditions Julliard, 1965, p. 240
Du même auteur : Le feu du sang : autobiographie politique et charnelle - La vie selon la chair - Homosexualité et Révolution