Une histoire critique du mot homosexualité par Jean-Claude Féray
Résumé des quatre articles parus dans la revue Arcadie en 1981 :
Apparition du mot homosexualité dans deux documents anonymes publiés à Leipzig en 1869. Sur quelles bases la paternité en est attribuée à un écrivain hongrois : K. M. Benkert. Éléments biographiques sur cet auteur. Évocation du contexte juridique et psychiatrique de la néologie. Primauté des mots « uranisme » et « inversion ».
Quelques hypothèses expliquant la réussite du mot homosexualité au début de ce siècle : nouveauté et neutralité apparente du terme, de construction pseudo-savante, d'où : 1° son adoption par les « mouvements homosexuels » allemands ; 2° son emploi en tant qu'euphémisme par la grande presse. Ce dernier point joue essentiellement au moment des scandales de Berlin (1907) qui ont très fortement contribué à lancer le mot hors d'Allemagne. Rôle de la germanophobie : un mot allemand pour une réalité allemande. Témoignages.
Le succès du mot « hétérosexualité » n'est pas strictement consécutif à celui du mot « homosexualité ». Au contraire, l'emploi du premier a renforcé l'usage du second aux dépens « d'uranisme » et « d'inversion » (opposition logique homo/hétéro). Entrée « d'homosexuel » et « d'homosexualité » dans les dictionnaires français. Emplois particuliers. Critiques de forme contre l'hybridité gréco-latine et le manque d'euphonie de ces termes. Quelques-uns des néologismes qui furent proposés en remplacement. Pourquoi le masculin « homosexualisme » est-il inusité ?
Nouveauté derrière le néologisme « homosexualité ». Rôle pris par les facteurs proprement scientifiques : l'instinct sexuel ; la schématisation et simplification de la vie sexuelle (attraction entre les sexes). Perversité du terme « homosexualité » par sa seule référence au modèle « hétérosexuel ».
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