La danse de l'arlequin, Diet Verschoor
Un enfer quotidien. Voilà la vie d'Hester, l'héroïne de la « Danse de l'arlequin ». Comme des milliers de femmes, elle s'est mariée jeune, elle a eu des enfants qui ont grandi et l'ont quittée, elle vit dans un petit pavillon identique à des centaines d'autres, aux côtés d'un mari qui se divertit de l'habitude dans les bras d'autres femmes.
Alors, doucement, le goût de vivre se retire, comme la mer découvrant une plage nue et déserte. Tout sentiment se perd, les silhouettes aimées s'estompent.
Reste à jouer une comédie banale : celle des couples qui tiennent par habitude, parce qu'il y a les enfants, parce qu'on a peur à quarante ans de tout recommencer.
Que son mari ait une maîtresse, comme elle dit, ne dérange pas vraiment Hester. Ce mari, elle ne le voit plus, ne le sent plus, il est un étranger depuis longtemps. Que s'est-il passé ? Ne s'aimaient-ils pas ? Hester refuse la comédie, s'enferme dans le silence puis se fait interner dans un hôpital psychiatrique. Pour se laisser mourir ou pour comprendre.
« La danse de l'arlequin », de Diet Verschoor, est avant tout une réflexion sur le couple et sur la condition de la femme dans un pays, la Hollande, qu'on disait à la pointe de toutes les évolutions de mœurs et qui porta le drapeau d'une certaine liberté du corps. Façade, Artifices. Quand le masque de la joie de vivre tombe, on peut constater les ravages. Et comme Hester, on va se faire un lifting. Au bout du chemin, dans les dédales de l'univers psychiatrique, Hester trouvera l'une de ses vérités : son amour des femmes.
■ Editions Belfond, 1984, ISBN : 2714416993