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La religieuse, Denis Diderot (1796)

Publié le par Jean-Yves Alt

Ce roman peut prétendre s'élever contre le célibat des moniales et les fausses vocations. Il est écrit sous forme de mémoires – adressées au marquis de Croismare – composées par son héroïne, Suzanne Simonin. Entrée de force au couvent, elle y prend le voile sous le nom de Sœur Suzanne.

Ses refus devant d'équivoques avances la rendent l'objet de tortueuses vexations contre lesquelles elle va demander la protection des lois.

Parce que les gens de l'Encyclopédie croient au « prêtre éclairé », Denis Diderot fait intervenir l'un d'eux, grand vicaire, « ami des lumières », qui fait sortir la pure victime du monastère maudit pour d'ailleurs la transférer dans un autre où elle va tomber de mal en pis.

Plaisant beaucoup trop à son abbesse, elle va résister. Dom Morel, autre ecclésiastique, l'aidera dans cette lutte.

La coupable Supérieure mourra et la religieuse sans vocation finira par s'enfuir pour vivre de l'honnête métier de blanchisseuse.

Que penser d'un pareil roman ? Son auteur voulait-il voir dans tous les couvents que lieux contre nature ? L'œuvre a-t-elle été concertée ? On a soutenu qu'elle était née d'une mystification que Diderot, de connivence avec son ami Grimm, aurait organisée aux dépens du Marquis de Croismare. Elle aurait réussi ; le Marquis aurait cru à l'existence de la malheureuse Sœur Sainte-Suzanne, lui aurait posté des lettres aux bons soins des deux compères qui s'en seraient gaussés et se seraient fort amusés à rédiger les réponses qui convenaient.

La religieuse, Denis Diderot, 1796


Ce roman est disponible sur le site de Gallica.


Lire aussi la chronique de Lionel Labosse sur son site altersexualite.com

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