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Morale de la vie de Maurice Sachs par André du Dognon

Publié le par Jean-Yves Alt

ou mettre son génie, mais le génie du mal, dans sa vie

« Les vies heureuses ne comportent pas de morale. Le malheur, dû, comme on le sait, aux excès, enseigne seul à bien conduire les passions et à en user pour le plus grand bien de tous. C'est en cela que le désordre a une vertu et qu'il y a des héros noirs, tout entier tournés vers l'exploration intérieure, vers la connaissance des instincts que, par commodité, on appelle "bas" : des Saint-Exupéry à l'envers. Ce ne sont pas les hauteurs qui les attirent, mais le contraire. C'est là qu'ils prennent appui pour s'élever à leur façon. Ce n'est pas dans l'azur qu'ils disparaissent, mais dans leur propre déchéance. Tournés dans le mauvais sens – mais l'univers a-t-il un sens ? – ils s'acharnent à leur propre perte aussi immanquablement qu'un Napoléon ou une Jeanne d'Arc, mais à des fins qui nous semblent obscures, sans gloire, et qui paraissent à beaucoup sans profit pour l'humanité. »

André du Dognon

Texte tiré de la préface d'André du Dognon au livre de Philippe Monceau : « Le dernier sabbat de Maurice Sachs », Amiot-Dumont, Paris, 1950

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