Sarrasine de Balzac, suivi de L'Hermaphrodite de Michel Serres
Sarrasine constitue une nouvelle insolite de Balzac qui a pour thème l'ambiguïté sexuelle, le mythe fascinant de l'androgynie. Sarrasine conte en effet la très singulière passion d'un jeune sculpteur – celui-là précisément qui donne son nom à la nouvelle – pour une cantatrice qui répond au nom fort curieux de Zambinella.
Rien que de classique, on le voit, sinon que la Zambinella en question s'avère être un homme, il est vrai quelque peu diminué : le héros paiera de sa vie cette découverte.
Michel Serres livre une très fertile et fort brillante méditation sur les multiples thèmes, au travail dans ce récit étrange. Avec une manière apparemment désordonnée, le philosophe-écrivain offre une réflexion souvent impertinente sur la castration dans son rapport au sens, sur la plénitude et le manque, dont d'aucuns s'accordent à dire que, sans lui, il n'y a pas de création :
« Je ne sais quelle méconnaissance du travail fait aujourd'hui croire que l'invention demande le manque, la faille ou la folie, alors qu'elle exige le plein, le surcroît ou le surplus. »
■ Editions Garnier Flammarion, 1993, ISBN : 2080705407