L'esprit qui fascine dans la chair avec Pierre Yves Trémois
Les personnages du peintre Trémois, ses animaux ne sont pas des dieux. Ils n'assument pas les métamorphoses de ceux-ci. Mais ils sont à l'orée d'une étrange révélation.
Trémois représente des amours chimériques, animales.
Par tout ce qu'il révèle des destins de chacun, l'artiste fait fi de l'actualité ; il reste attaché aux valeurs éternelles dans ce qu'elles continuent d'apporter, loin de l'académisme où on les confine trop souvent.
Couples singuliers que ceux de Trémois : leur animalité, leur réflexion, leurs contours dont l'érotisme est aussi éclatant que discret, son inspiration virilisée, ne sont jamais au détriment du poids de rêve qui pèse sur leur paupière et la finesse de leurs traits.
Pierre Yves trémois – L'homme au singe V – 1988
Fusain sur papier marouflé sur toile, 145 cm x 192 cm
Ses couples appartiennent à deux mondes : celui de l'intériorité, qui les tourne vers soi, et celui de la pléthore physique. Trémois ne renonce pas à toutes les attirances d'Éros dans ce qu'elles ont d'intemporel et de sacré.
Dans la mesure où le peintre freine ses audaces, elles déclenchent, chez ceux qui regardent, un surcroît d'imagination peuplée de chimères.
Trémois sait troubler par son zoo inspiré, comme si le règne des bêtes était en étroite corrélation avec celui des hommes.
Dans l'univers de Trémois, la vie est plus que la vie : une forme de songe où l'antique animal, taciturne et excitant, propose une paix que les humains pressés ne donnent plus.
Les peintures de Pierre Yves Trémois permettent de rêver à ce plus qu'est l'esprit qui fascine dans la chair.