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La vie téméraire, Frédéric Rey

Publié le par Jean-Yves Alt

Deux jeunes hommes superbes, fils de paysans, Serge et Stanislas, entrent en amitié, de manière si violente et si passionnée qu'on peut la deviner définitive.

Serge, le narrateur, prépare, dans une caserne, un examen pour être professeur de sport : habitué à la solitude, le seul amour qu'il connaisse est celui de sa mère qui a éduqué son fils dans la nécessité d'être sincère avec soi et autrui.

Stanislas, un peu plus âgé, travaille dans la même caserne. Il est également solitaire et se refuse aux comportements qui abaissent, corrompent et déconsidèrent l'être humain.

Serge est émerveillé par la personnalité de son camarade. Les deux garçons rêvent d'une vie supérieure à celle qu'ils voient chez les autres. Pourquoi devrait-il, au nom de la normalité, refuser ce rêve ?

La vie téméraire, Frédéric Rey

Mais le jeu est bientôt troublé par l'excitante banalité d'une fille : Claire. Une jeune fille ordinaire et ambitieuse qui tombe amoureuse de Serge et qui va tout faire pour prendre la place de Stanislas. Serge cède à Claire et se retrouve prisonnier de tout ce qu'il devinait auparavant comme détestable : la maison de banlieue, les conversations convenues avec la belle-famille, les soirées télé et les sentiments conventionnels.

Serge et Stanislas ne se voient plus. Serge s'éloigne également de sa mère qui se désole d'un tel gâchis.

Un homme peut-il concilier la passion sensuelle qu'il voue à sa femme avec les chaudes obligations de l'amitié ? Tel est le thème – entre autres – que traite Frédéric Rey avec une audace d'autant plus grande qu'elle ne se départit à aucun moment de la force et de la rigueur d'un grand style classique.

« Ne pas faire sa vie avec les convenances. Faire sa vie avec ce qui nous est dicté de l'intérieur de nous-même, si possible du plus profond. Mépriser les imitations. Écouter les vrais besoins de notre cœur et de nos sens, les vraies exigences de notre esprit. Les réaliser coûte que coûte, sans s'inquiéter si la société les avalisera. Être vrai c'est ça. Être heureux aussi. Personne ne peut rien contre l'authenticité. On est toujours le plus fort quand on est soi. » (p. 301)

■ La vie téméraire, Frédéric Rey, Éditions Flammarion, 333 pages, 1992, ISBN : 978-2080641595


Du même auteur : La haute saison

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J
Une merveille de sensibilité sans sensiblerie . Des mots simples et concis d' une précision qui font un peu peur de réveiller en nous des sentiments inavoués.<br /> <br /> Merci beaucoup pour ces courriers et extraits toujours excellents <br /> JDaniel
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P
Bonjour, j'aime beaucoup ce que vous faite à très bientôt<br /> Pascal<br /> http://www.gite-giverny.com<br /> ulmnormandie@gmail.com
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