L'étranger par Michel Vicario
Michel Vicario est un peintre de l'homme quotidien, même qu'il projette sa vision, son sujet, dans une dimension comme intemporelle.
Qui sont ces hommes, pensifs ou accablés, interrogatifs en tout cas, que son pinceau ou son crayon surprend en attente, ou penchés sur leur abîme intérieur ?
Ils font songer à « L'Étranger » de Camus.
Si les compositions de Vicario sont énigmatiques, c'est parce qu'il ne néglige aucun détail : le corps, l'écriture, le vêtement, l'accessoire, le quadrillage, tous ces éléments sont essentiels dans ses toiles. Le contexte, le contenu de ses toiles sont fonction du tout qu'il veut exprimer.
De plus, les supports particuliers des peintures (carton ondulé, etc.) correspondent parfaitement à leur pouvoir de suggestion et d'originalité.
Michel Vicario – Sur le dos
On saisit en regardant ses toiles que le peintre soumet sa pensée à un enfermement qu'il traduit en harmonies de gris, de blancs éteints, de vert olive, d'ocre, de bistré. Jamais un cri claironnant de couleur, qui signifierait l'appel du sujet vers une vraie joie, un écartement du cachot. Comme si l'homme était bloqué par le décor.