Les derniers Médicis de Harold Acton
Que seraient aujourd'hui Florence et l'Europe, sans les trois siècles de règne des Médicis ? Si l'on connaît bien l'histoire de Laurent le Magnifique et de sa famille, protectrice des arts et des sciences, la fin de la dynastie était restée dans une ombre suspecte.
A la lecture de l'ouvrage de Sir Harold Acton, paru en 1932, on comprend mieux pourquoi.
De Ferdinand II à Jean-Gaston, dernier grand-duc de Florence appartenant à la maison Médicis, ce ne sont que vices, mariages désastreux et tyrannie, tant fiscale que morale.
Cosme III, qui régna de 1670 à 1723 était aussi bigot que son père Ferdinand II avait été homosexuel. Son mariage avec Marguerite-Louise d'Orléans ne fut qu'un long combat au terme duquel, de guerre lasse, Cosme III l'autorisa enfin à rentrer en France. Trois enfants naquirent de cette union orageuse, mais aucun n'engendra de descendance, mettant ainsi fin à la lignée des Médicis, remplacée alors sur le trône de Toscane par la maison de Lorraine. Mais Cosme III n'était pas au bout de ses peines avec sa progéniture : Ferdinand ne jure que par son castrat, Cecchino, alors que Jean-Gaston sombre dans l'alcoolisme et la débauche.
Ce dernier n'est d'ailleurs pas loin de ressembler à une autre figure célèbre : Louis II de Bavière, et l'on se prend à rêver du film qu'aurait tiré Visconti de ces aventures rien moins que licencieuses.
Même si l'auteur répugne à entrer dans les détails, la lecture de cette biographie édifiante ne manque pas d'attraits.
■ Les derniers Médicis de Harold Acton, Editions Perrin, Collection Pour L'histoire, 2003, ISBN : 2262020094
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