La guerre des pédés, Copi
De la nostalgie, Copi n'en a rien à faire… dans ce roman écrit entre délire et folie : La guerre des pédés. Et pourtant, quel happy end !
Un « Roméo et Julio » cosmique, une envolée sidérale vers le bonheur sexuel total. Conceïçao do Mundo (Conception du monde) est un magnifique androgyne de quatorze ans : pas n'importe quoi de flou et d'inachevé mais un hermaphrodite prestigieux, festival de chair diversement perfectionné. L'homme et la femme s'y incarnent majestueusement : cul vertigineux, bite luxueuse et... comble de raffinement, sexe de femme inédit.
Pour parvenir à ses fins, ce Roméo de l'an 2000 vaincra tous les Capulet et les Montaigu (en l'occurrence les ligues militantes homosexuelles et les cohortes sud-américaines de travestis). Guerre monstrueuse, apocalyptique : l'hécatombe !
Mais... la nostalgie ? La frénésie sexuelle, jamais lassée, quand elle exprime le désir immense d'être possédé et de s'engloutir tout à la fois, ressemble fort à la quête du Graal.
La guerre des pédés est un roman très moral qui, au-delà des gros mots, hurle la solitude, démasque l'imposture machiste et ose filer le doux chant de la fragilité masculine.
■ La guerre des pédés, Copi, Editions Albin Michel, 1982, ISBN : 2226014187