Sur le sexe à l'écran
De plus en plus souvent, on peut lire dans la presse écrite des éditoriaux qui s'inquiètent du déplacement des normes morales dans une société qui a perdu ses repères traditionnels et dérive au gré des vents.
Et de s'arrêter sur la nature de la sexualité qui envahit le petit écran. A cet endroit de la discussion arrive le critère incontournable : le choix de la qualité.
Les films diffusés par La Cinq ou ARTE, me direz-vous, ne sont assurément pas toujours des chefs-d'oeuvre ! Mais les films classés X de Canal + non plus, et tout un chacun sait que cryptés ou pas, ils sont regardés.
Alors ?
Alors il y a la morale de l'abonné, du riche, il y a le sexe chez soi, à des heures impossibles (les mêmes heures, à peu de chose près d'ailleurs, que pour la culture… après 22 h) ; et il y a l'heure des familles qui, de fait, veulent du sexe à gogo mais n'osent le dire.
Et derrière les foyers familiaux, les enfants, ces chers petits qu'il faut protéger de la souillure du monde…
Et alors ? Où sont-ils les téléfilms et les films qui parlent du sexe et le montrent autrement ? Où sont-ils les discours sur la sexualité qui méritent d'être écoutés sans vomir ? Qui fait quoi pour que la parole et le regard sur le sexe change ?
Le sexe restera honteux, sale et coincé, tant qu'on en parlera qu'à voix basse, qu'on le réduira à la discrétion de la nuit ?