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Le rouge et le noir par Unglee

Publié le par Jean-Yves Alt

Une grande partie du travail photographique d'Unglee, c'est au polaroïd qu'il l'a réalisé en photographiant des tulipes.

Ça peut paraître un peu curieux ce photographe qui, pendant des années, n'a rien fait qu'observer des tulipes avec un drôle d'appareil devant les yeux qui crachait régulièrement des petits carrés de papiers.

Unglee disposait ensuite ses petits carrés pleins de couleurs côte à côte, par 4 (2x2), par 25 (5x5), par 81 (9 x 9), créant ainsi des carrés-gigognes qui se répondent, se suivent, se regardent de travers ou se font des clins d'oeil, clins d'œil de tulipes, bien sûr.

Les tulipes d'Unglee me regardent, me séduisent avec un petit sourire engageant du coin du pistil, me renvoient à moi-même.

Portraits travaillés de ces tulipes, s'attachant à la transparence d'un pétale, à l'irisation d'une surface, à la lumière qui sculpte et cisèle la matière, la pénètre. Même si ces photographies confinent parfois au décoratif, l'interrogation de la matière, de la forme et des rythmes l'emporte sur ce qui pourrait n'être qu'effet esthétique : sensualité du thème et sensualité de la technique se rejoignent.

C'est sûrement un peu simpliste de voir dans ces tulipes à la carnation si fragile et aux longues tiges souples comme des adolescents, quelque métaphore sexuelle, mais c'est bien pourtant du désir que parlent ces polaroïds, un désir subtil, désir toujours en retenue, en suspens : désir entre l'exprimable et l'in-représentable et entre le représentable et l'inexprimable.

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