New-York City Inferno, un film de Marvin Merkins (1978)
C'est une descente aux enfers homos, proposée par Marvin Merkins (Jacques Scandelari) d'une manière particulièrement vériste.
Un garçon, recherchant son ami français à New York, où lui-même n'est jamais venu, pense le découvrir dans certains bas-fonds. Chaque jour, pour éclairer sa lanterne, il relit les lettres du disparu et, d'après ses confidences, traque la vérité.
Elle est d'une audace à être secouer : le réalisateur la base, quoi qu'il en soit, sur une réalité bel et bien existante.
Une certaine imagerie homo, effarante et véridique, transparaît ainsi, grâce au cinéma, pour servir à l'histoire de la société et donner une idée de l'homme tel qu'il peut être, sans guimauve. Se voiler la face sert à quoi ? Puisque tout, en sexualité masculine, existe, et que « monstre » un jour, le jeune mâle peut devenir ange le lendemain.
Le romancé se mêle à l'enquête. L'ami sera ramené en France. Dans quel état ? C'est le suspens.
Le film noir explorant des abîmes qu'a pu suggérer Lautréamont, se ménage toutefois des moments de respiration. Il est orchestré par une musique, que d'aucuns trouveront fabuleuse, écrite par le célèbre « Village People ».
A la fin des années 70, pour aller au plus fort, au « document », les réalisateurs – intéressés par l'homosexualité – ne pouvaient présenter que des marginaux invétérés. Leur représentation ne manquait pas d'exactitude.
Paradoxalement, la vie des homosexuels vécue dans un contexte social ordinaire – pourtant sans doute la plus répandue – était une autre face invisible au cinéma…