Balthus, un peintre fresquiste ?
Les toiles de Balthus (1908-2001) sont – dans les thèmes traités – pour le moins insolites : incommunicabilité de personnages comme mis en suspens, dévoilement de situations d'où peuvent surgir les actes les moins prévisibles, érotisme trouble et retenu.
Ces scènes étranges prennent un relief d'autant plus intense que la matière même, sourde et éteinte comme dans cette « chambre », est approfondie, tendant à des effets de fresque.
A cet égard, ce tableau est tout à fait symptomatique de la manière de Balthus.
Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus – La Chambre – 1952/1954
Huile sur toile, 270cm x 330cm
En dépit du caractère très particulier de son inspiration iconographique, l'œuvre de Balthus ne saurait être réduit aux courants esthétiques du surréalisme. En fait, son œuvre, dont on peut voir actuellement une brillante rétrospective à la fondation Gianadda (Martigny – Suisse), vaut avant tout par ses qualités picturales.
Je trouve que l'univers de Balthus réside peut-être moins dans les sujets qui le constituent que dans la matière qui les incarne.
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