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Quand le réalisme permet l'imaginaire

Publié le par Jean-Yves Alt

La raison d'être des planches de fleurs n'est pas d'ordre esthétique. Elle correspond à la volonté, dès le XVIe siècle, de garder des espèces végétales une mémoire plus vivante qu'un herbier où les fleurs y étaient déformées, décolorées, par le séchage.

Dès le milieu du XVIIe siècle, cette pratique sera l'une des sources des recherches de classifications qui formera la toute naissante botanique scientifique. Et de fait, ce sont la précision et la fidélité au réel qui président à l'élaboration de ces planches.

Pour garantir le caractère scientifique de ces planches, Nicolas Robert a choisi un parti pris de lisibilité, en présentant une organisation aérée, où le fond très clair, neutre, sépare différents éléments du spécimen, accompagné de sa légende. D'où une efficacité visuelle parfaite.

La plante et ses autres éléments sont présentés en grandeurs relatives, afin de donner une bonne idée de sa véritable dimension.

Ce choix scientifiquement rigoureux d'isoler la fleur de son environnement confère aussi à cette planche une dimension poétique.

Le « hors contexte » donne un aspect insolite qui évoque celui des portraits personnifiant ainsi chaque fleur représentée.

Nicolas Robert (1614-1685) – Lilionarcissus Japonicus, rutilo flore. Lys du Japon – XVIIe

Eau-forte et burin avec rehauts à l'aquarelle

Il est alors possible de se laisser aller, dans la contemplation, à des interprétations fantastiques et fantasmatiques, bien au-delà de la pure dénotation scientifique…

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