Pierre et Paul de Tarse : icône gaie
Cette icône laisse transparaître l'amitié, la tendresse… Elle rappelle aussi – avec un certain sourire – l'efficacité hypocrite des lois répressives qui réunissent les Églises et les États.
Un certain sourire sur tous ceux qui prétendent peser le normal et l'anormal comme les anges du Jugement Dernier pesaient le Bien et le Mal sur les tympans des cathédrales. Si le Bien c'est l'Amour et, si le Mal c'est la Haine, il semble bien aux yeux de Pierre et Paul que ces légistes de tous poils se trompent de cible et filtrent le moucheron pour mieux digérer le chameau.
Ces deux hommes proches à se toucher sont loin de tous les moralisateurs zélés qui jettent dehors ceux qui, comme le Christ l'a dit, sont chez eux dans la maison de Pierre et Paul.
On dit que l'icône, c'est de la théologie en couleurs, mais alors dans l'Église catholique romaine pourquoi les hétéros sont blancs et les homos noirs ? Qu'ont donc fait les chrétiens avec les autres couleurs ? Est-ce par peur, qu'ils les ont cachées ?
Ces bons chrétiens utilisent une langue qui oublie le mot tendresse. Parlez-leur, au contraire, de sexualité hors mariage, de masturbation, de contraception, d'homosexualité : ils lèveront les bras au ciel et c'est avec une précision clinique qu'ils parleront de la Nature.
Heureusement qu'il y a les icônes pour rappeler que dans les Églises aucune loi n'a jamais pu effacer la tendresse de Jean pour le Christ, la tendresse de Pierre pour Paul.
Pierre et Paul : pourquoi pas une icône gaie ?