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Esthétique décadente, reine du XIXe siècle finissant

Publié le par Jean-Yves Alt

Dans les années 1870-1890, l'Eros est présenté sous une forme caricaturale et égrillarde.

Les images féminines sont ainsi la goule obscène des gravures de Félicien Rops…

Félicien Rops – La tentation de Saint-Antoine – 1878

Le peintre niçois Gustav-Adolf Mossa intitule sobrement « Elle » une toile où l'on voit une immense femme aux yeux stupides, coiffée de têtes de mort et juchée sur un monticule de cadavres miniatures…

Gustav-Adolf Mossa – Elle – 1906

Des matrones déchaînées de William Bouguereau aux femmes pâmées d'Henri Gervex, « la femme est naturelle c'est-à-dire abominable » (Baudelaire).

Henri Gervex – Rolla – 1878

Quant à l'homme, c'est Pan ou le faune ; que de pieds fourchus incarnent alors la virilité agressive, faite pour « perpétuer les nymphes de garçonnières »…

Aubrey Beardsley – Aristophanes Lysistrata – 1896

Les artistes du temps, Gustave Klimt et Gustave Moreau à Paris, Oscar Wilde et Aubrey Beardsley à Londres, Franz von Stuck en Allemagne, Jean Delville, Jan Toorop, Xavier Mellery ou Ferdinand Khnopff en Belgique, sont ainsi obsédés par l'image de la femme destructrice. Ce ne sont qu'Hérodiade, Salomé et Judith, que femmes thraces déchirant le corps d'Orphée ou contemplant rêveusement sa tête coupée...

Franz von Stuck – Méduse – 1908


Dans ce climat, Rachilde est à l'aise et se délecte des fantasmes propres à son époque. Tous les vices, les déviances, les perversions ou les excentricités de la nature sont représentés dans ses œuvres, avec intrépidité, mais sans vulgarité : le sadisme (La marquise de Sade), la nécrophilie (La tour d'amour), le vampirisme (Le grand seigneur), l'homosexualité et l'inceste (Les hors-nature), la gérontophilie (À mort), la zoophilie (L'heure sexuelle).

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