Deux enfants jouant avec un chat, Annibal Carrache
Deux enfants, chenapans en costume, adonnés à leur jeu cruel, palpitent d'une présence vivante et truculente.
Loin est la vision tendre et poétique de l'enfance que l'on retrouvera un siècle et demi plus tard chez Chardin, par exemple dans Les Bulles de savon ou dans Le Château de cartes.
Annibal Carrache, en nous montrant la fillette avant qu'elle ne soit griffée, conduit le spectateur dans un récit dont la conclusion implicite est non figurée : selon toute vraisemblance, le chat, que le garçon agace avec l'écrevisse, griffera. Sa victime, qui ne peut être que la fillette, éclatera alors en sanglots…
Deux enfants jouant avec un chat, Annibal Carrache
Huile sur toile, 66x89 cm, vers 1590, Metropolitan Muséum of Art, New York
Le récit est mené avec simplicité ; la morale est transparente : allégorie du proverbial danger de tenter le destin.
J’ai pu admirer cette peinture à l'exposition « Chefs-d'œuvre de la peinture européenne du Metropolitan Museum of Art, New York », à la Fondation Gianadda à Martigny (Suisse).