Exposition au Musée Dapper : Signes du corps
Visite de l'exposition par Fabrice Neaud, auteur-dessinateur de BD pour Beaux Arts Magazine n° 250, avril 2005, pages 41 à 43
Le signe (désormais) décore
Extrait des commentaires de Fabrice Neaud :
Des jeunes parisiens (ou "citadins occidentaux") pillent le patrimoine artistique non-occidental, pour se parer, finalement, du fruit de leur rapine culturelle comme on s'achète un Nike ou un Chanel selon ses moyens et/ou sa classe sociale...
"Volonté de transgression" argue le texte de présentation ? Mais transgresser quoi ? Quelle normalité ?
«Ceux qui assument, en toute liberté, des marques extrêmes ne s'attachent pas tant à reproduire des modèles "tribaux" qu'à se forger un corps idéal.»
Un corps idéal ? Mais alors il n'y a pas plus de distinction de "projet" que chez le plus ordinaire des bodybuilders.
Et si c'est à apprivoiser la douleur, il y a bien longtemps que le body art, encore une fois, a tenté l'aventure. Quant à se dissocier de "toute ritualité sociale ou religieuse", nous sommes donc parfaitement dans l'adhésion à l'ontologie individualiste post-moderne.
Plus aucune implication collective, plus de rites qui fassent entrer l'individu dans le réseau des symboles voué à contrarier puis sublimer l'égo :
Je suis et je deviens le totem de moi-même.
Du 23 septembre 2004 au 17 juillet 2005