Un atlas des atlas qui montre le dessous des cartes... [1]
On a perdu le nord ? Bizarre, non ? Pas pour les Australiens, qui trouvent normal de mettre leur pays au centre du planisphère, mais surtout de placer le sud en haut de la carte. Le fait de s'obstiner à vouloir que le nord tienne le haut du pavé ne serait qu'une convention venant des navigateurs européens, qui utilisaient l'étoile Polaire et le compas pour s'orienter. Remarquez comme le fait de placer les terres du sud au-dessus de celles du nord semble réduire l'importance géographique des Etats-Unis (en jaune, à gauche)...
Avec son amusant « Atlas des atlas », l'hebdomadaire Courrier International vient nous rappeler qu'«une carte n'est jamais neutre» et que «les guerres servent aussi à faire de la géographie».
Le concept de cet atlas repose sur une idée assez simple : regarder comment les autres pays, les autres Etats ou les journaux et mouvements militants représentent le monde – ou leur monde. Et organiser, le cas échéant, une confrontation entre toutes ces cartes qui représentent la même chose tout en disant autre chose.
Qui sait, par exemple, qu'après l'annexion des Sudètes par Hitler de zélés fonctionnaires retouchèrent au pinceau les frontières de la Tchécoslovaquie sur les globes terrestres des écoliers français ? Il est quelques exceptions historiques heureuses : au XVIIe siècle, explique le romancier américain Paul Theroux, la cour impériale chinoise s'indigna d'une carte jésuite qui représentait l'empire du Milieu sur le bord droit de l'image. Le père Jésuite eut l'intelligence de rectifier son erreur. Au XXIe siècle, il faudra peut-être sagement s'habituer à voir l'Europe tout au bout à gauche sur la carte...
■ L'Atlas des atlas, Hors-série n°11 de Courrier International, paru le 8 mars 2005 [Code presse pour le commander chez votre marchand de journaux : M04224 n°11H]